pour ceux qui en doutaient encore
La migration "peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ", constate le Programme des Nations Unies pour le développement.
Article du Nouvel obs
La migration "peut améliorer le développement humain pour les personnes migrantes, pour les communautés d’accueil et celles de départ". Voila comment le Programme des Nations Unies pour le développement (PNUD) "bouscule les idées reçues" dans son rapport "Lever les barrières : mobilité et développement humains", publié lundi 5 octobre. "Les gens se déplaceront", affirme le PNUD. "C’est pourquoi ce rapport offre les outils pour mieux gérer cette mobilité humaine inévitable en posant des principes et des lignes directrices".
Des idées reçues
Près d’un milliard de personnes sont des migrants,selon le rapport. Mais sur ce milliard, 740 millions de personnes sont des migrants internes, soit plus de trois fois le nombre de migrants internationaux, souligne-t-il, à rebrousse-poil de ce qui est communément admis. En outre, parmi les migrants internationaux, moins de 30 % se déplacent d’un pays en développement vers un pays développé.
Autre constat : "les migrants développent l’activité économique et donnent plus qu’ils ne reçoivent". "L’impact des migrants sur les finances publiques – nationales et locales – reste relativement faible, tandis que les avantages qu’ils apportent dans d’autres domaines, tels que la diversité sociale et la capacité d’innovation, ont été largement démontrés", assure le PNUD.
Dans le sens inverse, "les migrants issus des pays les plus pauvres ont, en moyenne, vu leur revenu multiplié en moyenne par 15, leur taux de scolarisation doublé et leur mortalité infantile divisée par 16 après une migration vers un pays développé." Bref, pour eux, le gain est également indéniable.
Dans les pays de départ, "les transferts de fonds envoyés par les migrants dépassent l’aide officielle", indique le PNUD. Mais les transferts sont aussi "sociaux" (réduction de la fertilité, augmentation du taux de scolarisation et autonomisation des femmes). Le rapport avertit toutefois que la migration ne saurait être à elle seule une solution au développement.
"Lever les barrières"
Moralité, le rapport du PNUD s'en prend directement aux politiques antimigratoires, en appelant à "lever les barrières". "Six piliers" sont listés : "ouvrir les voies d’entrée existantes à davantage de travailleurs" ; "garantir le respect des droits humains fondamentaux des migrants, notamment l’accès aux services d’éducation et de santé ainsi qu’au droit de vote" ; "réduire les coûts des démarches liées à la migration" ; "trouver des solutions concertées bénéfiques pour les pays d’accueil comme pour les migrants" ; "éradiquer les obstacles à la mobilité interne" ; "intégrer la migration dans les stratégies de développement des pays d’origine".
(Nouvelobs.com)
Le rapport du PNUD :