Sunday, October 22, 2006

Sustainable knowledge diasporas

Jean-Baptiste MEYER.



Restrospective

Au début des années 90, la théorie de Brain Drain est émoussée. L'aparition de la théorie du Brain Gain impose un changement de paradigme dans les sciences sociales. Cette théorie veut que la fuite des cerveaux ne constitue plus une perte pour le pays d'origine mais au contraire, elle est une ouverture pour celui-ci vers les pays plus développés.

Dans le contexte de la pseudo nouvelle économie, les compétences deviennent fluides, les jeunes diplômés sont aspirés par les 3 zones les plus riches du monde : USA, Europe et Japon. Dans ce contexte la diaspora semble une option miraculeuse pour résoudre le problème du brain drain des pays du sud. L'option diaspora semble pouvoir mitiger la pompe aspirante de la triade de production scientifique et technique.

Une vague d'angélisme laisse croire que la diaspora est la solution aux maux des pays du sud.



La diaspora propose plusieurs alternatives :

  • le retour au pays après une formation à l'étranger (théorie du kapital humain)

  • dans une approche connectiviste, la diaspora enracinée dans le pays d'accueil est la passerelle entre les deux territoires. Le pays d'origine peut ainsi démultiplier ses compétences en pariant sur le réseau des expatriés



A la fin des années 90, deux rapports viennent critiquer la théorie du brain gain :

  • Un rapport de la Wordlbank fait état de l'importance des réseaux diasporiques morts ou létargiques. L'utilisation d'internet reste faible, les résultats sont peu nombreux.

  • Robert Lucas (économiste) rédige un rapport pour la coopération suédoise. Son étude montre que la part de la diaspora dans le développement du pays d'origine reste très limitée. Ce qui est déterminant, n'est pas tant l'apport de la diaspora que les facteurs locaux.

Le schéma proposé par ces rapports est à la fois nouveau et classique, la diaspora a un rôle de relais.



Cependant, les études récentes (IRD) montrent que le nombre de réseaux diasporiques ayant pour objectif le développement des pays d'origine est en forte croissance. Les rapports relativistes s'expliquent par la nouveauté du phénomène lié à l'utilisation et au développement d'internet. Certains réseaux meurent, sont inactifs, mais leur nombre ne cèsse de croitre. En 2006, on compte près de 350 dkn dont environ 200 chinois.



Les réseaux diasporiques sont en partie à la source de création de valeur. Ils ont une part de responsabilité dans le développement actuel de l'inde dans les TIC par exemple. De plus les dkn sont à la base de transferts de capitaux et de création d'entreprises.

Aujourd'hui une part importante des réseaux se situent en asie. Les principaux mouvements se font :

  • des USA vers l'asie

  • de l'europe vers l'amérique latine et l'afrique

  • des USA vers l'afrique et l'amérique latine.



Prospective

Les diasporas techniques sont elles soutenables et durables ?



Scénario 1

Sur le modèle des réseaux les plus efficaces (chine et inde) les dkn sont des laboratoires sans murs entre le Nord et le Sud , ils échanges des savoirs, des individus, ils se « fertilisent » mutuellement.



Scénario 2

Avc une approche plus catastrophique, nous pouvons imaginer que le lien diasporique peut accroitre le brain drain. Les canaux ouverts par les diasporas peuvent servir à exploiter encore plus les pays du sud. Il s'agit d'un risque réel, les échanges avec la diaspora peuvent alimenter la chaine migratoire et stimuler l'expatriation des scientifiques et diplômé du pays d'origine sans aucune contre partie pour celui-ci.



Comment aboutir au scénario 1 ?

Il faut être actif. La diaspora seule ne fonctionne pas, il faut le soutien des état, des institutions. Il est nécésaire de faire des investissements. Ce n'est pas un recette miracle, cela nécessite une multitude de dispositifs.



Comment faire marcher les diasporas ?

Liste des publications : IRD, OIM , asia worldbank, worldbank.

Pour soutenir l'échange entre diaspora et pays d'origine, il faut apporter en partie des réponses institutiotnnelles.

Ensuite, il faut avoir une approche réseau, théorie de l'acteur réseau et de la traduction.

Application de la théorie des réseaux d'innovation aux DKN (latour, calon, turner)



La théorie de la traduction définit 4 phases :

  1. Problématisation : L'acteur 1 a un projet de construction de réseau. Il capte et oriente la percpetion des autres acteurs. Il problématise son projet sous un sens partagé, les autres acteurs convergent sur le probleme.

  2. Mobilisation : les acteurs se désenclavent de leurs réseaux antérieurs et rejoignent l'acteur 1.

  3. Enrolement : Les acteurs s'engagent dans des associations avec l'acteur 1. Ils formalisent leur réseau par des actes, des symboles.

  4. Intéressement : le réseau se consolide, se vérouille. Des dispositifs permettant aux acteurs d'être durablement associés se mettent en oeuvre.



Si l'on considère les DKN comme des réseaux d'innovation, à partir des constats empirique ont peu affirmer que :

Les expatriés sont spontanément motivés, ils se mobilisent et signifient formellement leur appartenance aux nouveaux réseaux sans réticence. Les effectifs sont nombreux. Ainsi les trois premières phases se déroulent bien. Le problème survient lors de la phase d'intéressement. On constate que beaucoup de personnes se dégagent du réseau et repartent vers leurs réseaux antérieurs. Les échanges ne sont pas capitalisés, le réseau n'est pas exploité.

De même, on remarque que certains réseaux fonctionnent très bien pendant une pé&riode donnée puis se désactivent, se transforment.



En comparant au succès des réseaux chinois et indiens on constate la déterminance de la médiation.

Le succès de la phase d'intéressement est intimement lié à la quantité d'éléments de médiation entre les 2 pays, les 2 réseaux. Le processus d'interaction est primordial. La médiation doit être nombreuse, et de tous ordres. (logiciels, personnes, investissements, évènements, tissus assiociatifs). Même si cela se recoupe, l'approche doit être quantitative, ilfaut inséminer la notion, la présence et le rôle de la diaspora.

De ce constat, il faut mettre en avant le rôle déterminant des facilitateurs, des animateurs.

Les usages du terme diaspora


Les diasporas. Stéfane Dufoix.

Avec le temps le terme diaspora a connu une transformation du rapport à l'espace et au temps.


Analyse sémantique.


Le terme diaspora apparaît pour la première fois au 3e siècle après JC. C'est un néologisme que l'on découvre dans la traduction grec de la bible hébraique : « la bible des septantes ». Diaspora y apparaît 13 fois, il n'est pas la traduction de galut (dispersion).

La diaspora est une menace proféré par dieux aux hébreux s'ils ne respectent pas les commandements. La diaspora est une malédiction, une épée de damoclèse.


Diaspora ne traduit pas l'expérience de la déportation juive, il n'est jamais utilisé dans le cadre d'un exil. Ce mot, grec n'est pas la traduction d'un terme juif.


Diaspora a été utilisé pour décrire la colonisation des grec. Cependant le terme utilisé par les grec est apoikia.Ce terme désigne la notion d'habiter au loin, apoikia se réfère à un centre, il s'agit d'une migration ayant pour objectif de former une colonie. Apoikia définit une relation forte d'un centre vers la périphérie.


Le monde juif a connu entre les IIe et IIIe siècles après JC des transformations importantes.

Le grec s'est imposé comme langue fondamentale aux dépend de l'hébreu. La diaspora (malédiction) est associé à la destruction du second temple de Jérusalem. Certains juifs interprètent la destruction du temple comme une punition de dieu dont les romains n'e sont que l'instrument. C'est dieu lui-même qui a voulut la destruction du temple, la diaspora.


La destruction du temple entraine une migration des juifs. Pour conserver un lien communautaire au delà du centre politique, les hébreux se recentrent autour de la religion et de la langue. Cette rennaissance du rythme religieu et de l'hébreu permet aux communautés juives de rester soudés.

Le raport au temps occupe une place importante, du point de vue religieux, par le rythme des fêtes et des rites. D'un point de vue eschatologique (fin des temps), dieux a imposé la diaspora, c'est lui seul qui rassemblera de nouveaux les juifs mais seulement à la fin des temps. La fin de la diaspora correspond à la fin des temps.


A cette époque diaspora acquière une acceptation d'exil, de rapport au temps et à la religion.


Comment l'évolution contemporaine du terme est liée à la transformation intellectuelle

Avec le temps, ce terme acquiert de nouvelles notions. Il passe du religieu au séculier, du négatif au positif. Le rapport temporel passé-futur qui lie la diaspora à la fin des temps intègre progressivement la notion d'état présent.


Au XVIIe, un siècle après la Réforme du christianisme, une partie de l'église a pour mission d'établir des liens entre toutes les communautés protestantes. Ce nouvel usage du terme diaspora inclus de nouvelles notions et principalement l'absence de centre de décision. Cette nouvelle acception fait intègre le déplacement, la mobilitée entre les minorités, le réseau.


Jusqu'en 1930 diaspora a une acceptation religieuse pour les juifs, les catholiques et les protestants.


Le premier gros changement correspond à la colonisation juive en palestine à partir des années 20 puis la création d'Israël (1948). Le mouvement sioniste prone la loi du retour à la terre promise. La diaspora, au sens de malédiction doit prendre fin. Les sionistes invitent les juifs de toute la planète à regagner l'état d'Israël (loi du retour).


La création d'Israël est le début d'un conflit important entre Israël et les organisation juives des USA notamment. Ceux-ci refuse le retour à la terre, ils appellent au respect la punition de dieu.

Certains juifs de la diaspora refusent l'autorité d'Israël, l'apparition d'un centre de décision politique.


L'autre changement correspond aux mouvements des noirs américains. Dans les années 60 à 75, sur le paradigme du modèl juif, les noirs des USA, revendiquent la déportation et les cicatrices de leurs ancètres.

Se développe alors la notion d'origine, d'attachement à l'Afrique, de lien culturel en oposition à la race. Certains appellent au retour physique ou simplement spirituel sur la terre de leurs ancètres, un pélerinage en Afrique.


A partir de 1975 le terme diaspora prend une consonnance positive, il est lié à l'idée de culture plus que de race. Diaspora s'intègre dans la post-modernitée qui réfute l'existence d'un centre unique au profit d'une multitude de points de vue, le refus des nations au profits des cultures. Cette notion correspond aux nouveaux modes de pensées, aux nouvelles valeurs de l'époque. L'importance des racines.

en quoi ce terme est devenu une catégorie de la pratique politique



L'influence epistemologico-phylosophique.

Les philisophes Derrida, Foucault et Deleuze sont à la base de la nouvelle modernité et du post-structuralisme. Ils défendent la thèse selon laquelle la science n'est pas une vérité absolue, il ne s'agit que d'un discours. L'humanité est dispersée et multiple. Le discours scientifique tente d'imposer un point de vue unique par la force. Le paradigme est celui d'une approche anthropologique plus ouverte sur une diversité de méthode. La réalité est une construction sociale et subjective.

Ces auteurs servent de fondements politiques et philosophiques pour les mouvements noirs américains, féministes, homosexuels... Peu à peu diaspora devient le terme désignant des individus n'ayant pas de droits, des individus qui n'existent que par leur culture.



Le terme diaspora est aujourd'hui une oxymore, un paradoxe vivant, un terme qui change de sens. Il n'a plus les notions de territorialité, il est lié à une culture. Suite à ces évolutions multiples, le terme est devenu mûr pour une utilisation massive. Il est utilisé par les modernes, et les post modern, pour la globalisation et l'anti mondiaslisation. Pour défendre des notions de centré d'influence et de réseau. Ce terme est riche d'interprétation et d'oposition.



La conséquence est qu'aujourd'hui on cherche a comparer les diasporas, savoir laquelle est la plus performante. Les nations créent et fabriquent leur propre diaspora. Le terme acquiert une dimension performative, son utilisation forme quelque chose qui n'existe pas. Comment compter la diaspora, quels sont les instruments d'appartenance ?

Ce terme ancien est tout a fait contemporrain, il dissocie le temps et l'espace. Il développe aujourd'hui des notions d'ubiquité et co présence.

Les pays accordent le droits de vote à leurs expatriés sans qu'ils aient besoin de se déplacer., les nations deviennent extra territoriales.

Quelques références bibliographiques

Stéphane Dufoix
que sais-je les diasporas ? édition PUF

Le site de JB Meyer

http://www.asiapacific.ca/analysis/pubs/pdfs/cacf41.pdf


http://egsh.enst.fr/licoppe/documents/Recherche/Ch20-Licoppe_rhythms.pdf
http://www.humantechnology.jyu.fi/articles/volume1/2005/hurme.pdf