On entend beaucoup parler de transmédia.
Voici la définition reprise de wikipédia :
"Le transmédia (de l'anglais transmedia) est une méthode de développement d'œuvres de fiction ou de produits de divertissement qui se caractérise par l'utilisation combinée de plusieurs médias pour développer des univers de fiction et exploiter des franchises commerciales, chaque support employé développant un contenu différent."
(cette définition peut certainement porter à discussion, mais là n'est pas mon propos)
Selon
Jenkins, « une histoire transmedia se développe sur plusieurs supports
media, chaque scénario apportant une contribution distincte et précieuse
à l'ensemble du récit. » Il ajoute que « cette nouvelle forme de
narration permet de passer d'une consommation individuelle et passive à
une consommation collective et active. »
Si l'on se positionne du coté de l'offre (pour schématiser : des industriels) le transmédia est donc une offre globale dans laquelle un contenu, une trame, se voit décliner et adapter indépendamment selon les supports.
Ma réflexion menée sur les collectifs web 2.0 a mis en évidence le phénomène de composition, c'est-à-dire d'une forme de sélection individualisée des supports (je parle plutôt de formats techniques) au sein des collectifs.
Il me semble donc nécessaire, pour tirer pleinement parti du transmédia d'aller au delà d'une simple estimation quantitative. Autrement dit, ne pas se contenter de :
- tant de clics sur mon site web,
- tant de clic sur mon site web pour mobile
- tant de vente de livres
- tant de places de cinéma
- tant de joueurs
- ...
Car ces chiffres masquent une complexité bien plus forte qui reste intimement reliée au modèle communautaire, et en constitue donc un indicateur.
Partons d'une "série transmédia", star wars ou start trek par exemple qui offrent des séries télévisées, des films, des jouets, des jeux-vidéos, ainsi que des "fan-arts" ou des objets de consommation courante qui exploitent à fond la licence (mug, tee-shirt, cahier, crayons, etc).
Les
fans d'une série peuvent construire un collectif, voire une communauté,
parce qu'ils peuvent la vivre différemment selon les supports qu'ils
"consomment". Certaines règles communes émergent, et parfois même des
clans, des tendances internes, qui font que la supposée communauté n'est pas si
homogène que cela, dès lors que l'on creuse un peu plus.
Je ne pense pas que l'on puisse proposer un degré d'adhésion, ou d'autorité, qui serait proportionnel à la quantité de support consommée. Chacun de ces médium, porte une valeur, une force, qui est négociée socialement. Concrètement, c'est ce que l'on retrouve lorsque des "puristes" plébiscitent certains supports tout en dénonçant la dérive commerciale d'autres.
La force du transmédia n'est donc pas dans l'élargissement de audience mais dans la diversification des modes d'engagement. Ces modes d'engagement, pluriels, oscillent entre l'adoption de styles partagés (faire partie du groupe) et l'innovation/hybridation (revendiquer son individualité).
Sauf que la valeur attribuée à chaque item n'est pas prescrite par l'offreur, c'est le collectif qui la construit.
Tentative d'explication en image :
Aujourd'hui le Transmédia est uniquement observé du coté de l'offre alors même que sa confrontation avec les usages effectifs pourrait remettre en cause certaines idées reçues.
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